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  • Ce sujet contient 4 réponses, 1 participant et a été mis à jour pour la dernière fois par Henk Smeenk, le il y a 4 années et 7 mois.
5 sujets de 1 à 5 (sur un total de 5)
  • Auteur
    Messages
  • #363
    Giaisse
    Maître des clés

    Bonjour à tous.

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    L’administrateur.

    #370
    Bob
    Invité

    Article de Libé :

    Hommage

    Les frasques de Norbert Letheule
    Par Benoît Duteurtre, Ecrivain, essayiste et critique musical — 24 mars 2019 à 17:06
    Norbert Letheule, à droite. Photo Guy Le Querrec. Magnum Photos
    L’écrivain Benoît Duteurtre rend hommage à l’artiste, mort le 18 février. Acteur, chanteur, proche de «Libé», il aura porté haut son «art total».

    Les frasques de Norbert Letheule

    Durant ses séjours à Paris, Norbert Letheule passait toujours à la rédaction de Libé, où il débarquait en survêtement, les 120 kilos alertes, pour saluer quelques amis, comme la secrétaire de rédaction Dominique Vincent ou le journaliste Gilles Millet, spécialiste du banditisme (ils s’étaient connus à la Chapelle des Lombards où se croisaient alors gauchistes, artistes et gangsters, tel Pierre Goldman). Incarnation d’une certaine bohème des années 70, il habitait plutôt chez les autres, pouvait psychologiser pendant des heures et ne travaillait que sur scène. Mais Norbert Letheule aura surtout porté très haut, pendant quelques années, une forme d’art total servie par ses talents exceptionnels d’acteur, de chanteur et d’improvisateur. Car il avait trouvé aux frontières du jazz un milieu idéal, en rejoignant dès ses débuts la compagnie fondée par Bernard Lubat – multi-instrumentiste de génie qui désirait mêler musiciens, comédiens, danseurs, artificiers. Ces spectacles dadaïstes ont marqué tous ceux qui les ont vus : tel Jean-Pierre Thibaudat évoquant dans Libération «Letheule la bête, extraordinaire bouche à rythme, mi-Falstaff, mi-bébé Cadum», ou Francis Marmande saluant dans le Monde ce «clown lunaire».

    Quant à moi, âgé de 18 ans, je l’ai découvert sur une grande scène plantée devant l’hôtel de ville du Havre, en cette année 1978 où mes goûts se partageaient entre la musique contemporaine et le rock juvénile des Olivensteins. J’étais alors tombé sous le choc, saisi par l’ouragan rythmique de Lubat, mais aussi par ce comparse truculent détournant les chansons pour se moquer de lui-même : «Le jour de ma naissance, un bulldozer est mort.» Ce spectacle conjuguait l’invention sophistiquée du jazz moderne et une rage très punk, comme le soulignait encore dans Libé Philippe Conrath évoquant Letheule comme un «chanteur à faire oublier Johnny Rotten» et ses «paroles trop vraies pour notre temps, d’un cynisme et d’une lucidité effroyable». Mon enthousiasme allait grandir encore quelques mois plus tard, lors du concert légendaire (nous en parlons toujours avec mon camarade Arnaud Merlin de France Musique) donné sur la scène de Beaubourg devant le compositeur Luciano Berio, éberlué. Entre le saxophone de Jean-Louis Chautemps et les danses acrobatiques de Patrick Fort, Letheule vilipendait «Charlie Parterre» et «Archie Schweppes», avant de s’écrier : «Ircam CIA, mêmes subventions !» (l’écrivain Christian Laborde évoque cette soirée mémorable dans son livre Aquarium).

    Nous nous sommes rencontrés peu après à Uzeste, où l’imagination de Norbert se prolongeait dans des nuits arrosées avec l’organiste Eddy Louiss. Après le festival, je l’ai suivi jusque dans le nord de la Hollande où il vivait avec sa femme, Erica. De retour à Paris, il m’a engagé comme régisseur improvisé d’un duo avec Lubat où la critique Colette Godard disait entrevoir «les racines cauchemardesques de l’humour», puis je l’ai accompagné comme pianiste classique dans ses propres créations au Printemps de Bourges, au Théâtre du Petit Forum ou aux Amandiers de Nanterre avec ses amis du jazz : Henri Texier, Claude Barthélémy, Vanina Michel. Mais ces années restent aussi pour moi celles des nuits des Halles, pas encore touristifiées et peuplées de restaurants de nuit où se retrouvaient travestis et branchés, tandis que Norbert prodiguait de nouveaux numéros sous les yeux enchantés de ses copains Hells Angels.

    Il avait la cote. Tout le monde le voulait, jusqu’à Bertrand Blier qui adorait ses textes et l’avait engagé sur un tournage… mais le tournage s’était mal passé, par la faute du caractère incontrôlable de Letheule, incapable de se plier au moindre cadre ! On retrouve dans quelques films de brèves séquences qui témoignent de sa personnalité – trop peu sans doute, en comparaison des miracles qu’il avait accomplis du Théâtre Mouffetard à la Chapelle des Lombards. Norbert était ainsi, servi, par son talent, desservi par ses excès, capable de charmer par son humour autant que de repousser par ses mauvaises manières ! Il a préféré disparaître des radars du show-biz pour écrire, et parfois encore tailler le bout de gras avec les vigiles du Banana Café où il aimait lui-même se faire passer pour un videur et improviser son théâtre de rue. De ces nuits, il a tiré un roman, Quartier chaud, paru chez Flammarion en 1999 – l’année où il se produisait pour la dernière fois à la Péniche Opéra. Il est mort discrètement le 18 février à Nantes, où il était né en 1950. Quelques documents qui circulent sur le Net devraient continuer d’attirer les curieux vers ce temps oublié et ce personnage hors-norme qu’était Norbert Letheule.

    On peut témoigner et retrouver quelques documents sur la page Norbertletheule.fr
    Benoît Duteurtre Ecrivain, essayiste et critique musical

    #376
    Johna34
    Invité

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    #378
    Giaisse
    Maître des clés

    Bonjour.

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    Merci d’avance.

    L’admin

    #388
    Henk Smeenk
    Invité

    lieve Erica,

    Ik zat wat te googelen op jouw naam en toen kwam ik op de site van Norbert met de schrik van t lezen van zijn overlijden.

    Onze condoleances bij deze.

    groeten,

    Herma en Henk Smeenk

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